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Pôle Lilas-Paris

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 11:24

Atelier d'écriture et de paroles pour enfants/ adolescents 

samedi 17 mars de 10h30 à 15H30

 

« La candeur, l'honneur, la vertu, ces trois formes adolescentes de l'audace, de la passion et de la jeunesse. »
Jean Giraudoux

Il s'agit d'une journée de partage autour de l'écriture :
dérouler et inventer de nouveaux lexiques, textes poétiques, textes rebelles, rêves d'avenir ou d'hier, le tout sans notes ni jugement, pour le plaisir.
Ingrédients: stylos, papiers, quelques plages de relaxation, voix, images, musique - une ou deux sucreries/ douceurs et un bon plat de pâtes!
Lieu: Les Lilas, passage Ponsart.

- Ecriture de courts textes commençant par:
. Je me souviens... à la Georges Perec
. J'aime/ Je n'aime pas...à la Roland Barthes
. portrait chinois
Si j’étais un objet, je serais……………………………………………………………
Si j’étais un lieu, une saison, une chanson etc

- Création collective d'un ABECEDAIRE à partir de mots à la mode ado, invention des définitions

- Ecriture d'un inventaire ( de ma chambre, de mes amis, de mes plaisirs ou déplaisirs...)
- Ecriture de légendes/ fragments poétiques sous des photographies personnelles, ou dessins/peintures...
- Cadavres exquis ou création de fragments nés du hasard puisqu'ils sont inventés en piochant des mots écrits par tous les participants

Sachant que vous aurez toujours le choix entre plusieurs motivations et qu'on sera là pour vous aider à produire quelque chose dans la bonne humeur et la bienveillance.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 15:52

 

Toujours nous irons plus loin

Sans avancer jamais ( Apollinaire)

 

Du vertige à l'eau devenue glace par endroits

de la fièvre endrapée aux premiers pas sûrs dans la fraîcheur

du manque aux variations du manque

des éclaboussures de brume à la lumière filtrant

de la peau à la mémoire des peaux, du corps à la mémoire des corps

 

Toujours nous irons plus loin

Sans avancer jamais

 

De la terre aux adieux que l'on sait

du baiser au corps baisé

des friches qui égratignent aux bras qui bercent le soir

du songe qui accompagne les jours aux portes de la nuit

de la caresse au corps pétri de silence

 

Toujours nous irons plus loin

Sans avancer jamais

 

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

 

De la caresse au corps pétri de silence

je passe mon tour

des empreintes aux cicatrices vénérées

je passe mon tour

de l'envie qui te passe à celle qui te prend

je passe mon tour

du bord de Seine au bord de mer

je passe mon tour

des passants de la nuit aux flics de l'impasse

je passe mon tour

de l'hôtel de passe au palace à thème

je passe mon tour

du love hôtel au Riad de Ouarzazate

je passe mon tour

 

du baiser au corps baisé

d'un pari stupide à un plongeon mortel

d'Accatone au Pont Sant' Angelo

 

de la peau à la mémoire des peaux, du corps à la mémoire des corps

plus tard je me souviendrais du manteau rouge évasé, des gens qui s'écoulaient boulevard Haussman ou rue Chaussée d'Antin, d'une parka verte couvrant la blanche maigreur

des frissons nus sur un matelas au sol, de la fièvre endrapée aux premiers pas sûrs dans la fraîcheur.

 

Plus tard je me souviendrais t'avoir perdu,

le sachant bien avant, n'empêchant rien

de la lourdeur des derniers moments,

des éclaboussures de brume à la lumière filtrant,

de la froideur de l' annonce,

des friches qui égratignent des bras qui ne berceront pas le soir.

 

Plus tard je me souviendrais qu'on tombe amoureux l'été mais aussi l' hiver

que le mois de juillet est un mois de deuil mais aussi de plaisir,

du manque aux variations du manque, je me souviendrais

du vertige à l'eau devenue glace, par endroits,

de Quai de Seine à Quai de Loire, d'un écran à l'autre,

des talons branlants sur le bois d'un pont

comme une vague qui enfle, se déroule dans l'obscurité totale

du songe qui accompagne les jours aux portes de la nuit,

du vertige à l'eau devenue nappe sombre

d'un corps ouvert aux bouches anonymes, des mots proférés pour rien

et qui tombent dans la nuit,

au delà du pont,

de la terre aux adieux que l'on sait.

 

SE

 

 

 

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 12:31

 

Une petite touche de New Wave

un zest de Daho

la guitare électrique qui électrise

une invitation à s'égarer

dans l'hiver 2012

 

SE

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 10:31

 

Me reviennent les mots maöri

 

Le Mana pour te donner la force intérieure et cette croyance :

le Moko de l'amour manquant n'est un tatouage à inscrire sur aucune peau.

Plutôt TuPounamu, cette première entaille sur le tronc de l'arbre à abattre,

comme une reconnaissance de ce corps qui s'offre en terre Whenua,

à la fois terre et placenta, son origine et son identité

inscrites dans le bois Totara du lieu de l'amour :

Whare tupuna, refuge des êtres élevés dans le devoir et la transmission de valeurs,

d'objets précieux, outils en bois sacré ou bijoux en néphrite, le Hei Tiki pour la permanence de ton être et le courage des fortes têtes tatouées, les Moka Mokaï.

 

SE

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 13:24

IMG_1011.jpg

Que serons- nous en 2062 ?

 

Des images qu'on a peine à convoquer

sur une musique de mots non prononcés

un bruit de bottines qu'on n'entend plus sur le parquet

une absence qui se fond dans la modernité .

 

Sandrine Elichalt

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 14:26

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 14:12

 

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 11:54

 

EDVARD MUNCH L'OEIL MODERNE- 1er octobre 2011

 

Dans les blancs le Cri, défilé de dates inversées, je commence par ta mort, à rebours j'apprends que le deuil a marqué ta vie : tes sœurs perdues, ta mère Laura Cathrine morte quand tu avais 5 ans.

D'abord tu as connu la guerre sans en connaître la fin.

Ton père n'est nulle part.

 

Sur un des derniers tableaux, ta pauvre tête de mort jaunit au bout d'un corps avachi. La fenêtre est ouverte mais il n'y a pas de ciel.

Il est deux heures et quart du matin.

 

Oeil moderne, œil malade, les ombres des oiseaux t'apparaissent et tu les peins avec la précision d'un aigle qui fondrait sur une toile chirurgicale.

Du blanc de ta cornée aux cercles concentriques de couleurs folles, de tes colères striées sur la toile à ton regard las, de tes autoportraits photographiques à tes poses picturales, je cherche la jouissance et trouve l'exaltation.

 

Tu as 64 ans quand tu achètes une Pathé baby en France et que tu filmes le mouvement dans la ville- Paris, Oslo, Dresde- et dans les toiles ensuite, tes personnages semblent vouloir eux aussi sortir du cadre, rejoindre le flux des corps passants.

 

La perspective infinie et les arbres comme des lignes de force s'inscrivent dans un décor

fantomatique : la lumière de la neige, la forme sombre sur une route, les hachures noires qui structurent ton désarrois, le sang au fond d'une cuvette ou sur une lame de couteau.

Dans La vigne vierge rouge tu peins un homme sous les sarments d'un ciel de neige, sur une route couleur rouille, une moustache en V inversé et des yeux bien ronds qui nous regardent.

 

Je te découvre photographe amateur. Je remarque la ligne droite de ton nez, la courbe suave de ta bouche, ta mâchoire graphique dans cet Autoportrait à la Marat, que tu as fait avec ton Bull's eye sur un lit de la clinique psychiatrique de Coppenhague, à 45 ans.

Tu photographies aussi le n° 53 du quai Am Strom, la plage d'Asgardstrand et Rosa Meissner.

 

Basculement

Le Baiser l'homme semble s'y diluer,

La Vampire en dizaine de variantes murmure que la femme prend lorsqu'elle console, que l'homme se vide lorsqu'il s'abandonne.

Le corps de Rosa Meissner dans La chambre verte - Une femme en pleurs, nue, debout devant un lit- motif tant de fois convoqué sur les différents médiums, pour rejouer une scène primitive de désir et de mort, jusqu'à la célébration ultime de cette rencontre entre elle et toi, sous la forme d'une sculpture qui veillera sur ta pierre tombale.

 

Je parcours les décors des Revenants d'Ibsen, tu as travaillé aussi pour Strindberg, décors bourgeois et silhouettes guindées pour un théâtre de la passion crue. Je me souviens qu'un coup de feu endommagea une phalange de ta main gauche, tu avais 39 ans.

 

Tu avais quitté la chambre verte.

 

Tu suivais les ouvriers et peignais leur labeur, tu t'inspirais désormais des faits divers lus dans la presse, ton regard s'était détourné de toi- même.

 

Tu t'intéressais au magnétisme animal de Mesmer, au principe de la radiographie, au tumulte des ondes et à la transparence des rayons X.

Les personnages qui luttaient contre la mort n'avaient pas de bouche.

C'était avant le retour à la photographie, et encore ce geste très moderne de l 'autoportrait à bout de bras.

C'était avant l'hémorragie qui altéra ta vue et le dessin méthodique de tes visions.

Tu renouais avec l' Enfant malade et son dessus de lit qui reçoit les poussières d'étoiles, l'enfant qui accepte la mort tandis qu'un chignon gris s'agenouille sous la douleur.

 

Je remarque que tu te vieillis désormais systématiquement sur les autoportraits que tu peins chaque année pour enregistrer le temps qui passe.

 

par Sandrine Elichalt

 

 

 

 

 

 

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Munch/ENS-Munch.html
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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 11:51

Toi, face splendide et rayures anachroniques, Tulla t’avait accompagné, toi en retrait, les roches  au sol émettaient leur parure polychrome.


Plus tard, sur le pont, elle avait relaté leur conversation « Même la lune ne se reflétait plus ». Elles avaient coiffé leurs longs cheveux en tresses. Toutes sauf Tulla.

 

Ne plus arracher la compassion. Pour certains, prier devenait le seul exutoire. Tulla, toujours plus diaphane, présentait son profil à la maladie qui creusait patiemment sa silhouette. Nulle rupture, nul scandale, juste l’ironie verdâtre en filigrane. Pubère, l’ombre shinto dégoulinant sa noirceur, telle est Tulla qui reste assise, vampirisée par son passé s’estompant. De sur ses draps ou au premier plan dessous une forêt mythique, la poigne qui l’enserre est précise et les canines perçantes. Réitérée en un entrelacs nostalgique, les solitaires que vous fûtes rejoignent les mêmes rivages que celui de la chambre de la malade - Tulla, enfant d’après l’envolée hormonale déchirée en une palette sourde de violines et cobalt.


L’acquisition de ton Kodak Bull’s Eye t’a projeté dans un panorama chevauchant dates jusqu’à la vieillesse sinon la plénitude. Comment s’appelait la nurse de Dr Jakobson ? Vous logiez alors sur le continent, Rosa et Olga assuraient les services, elles t’enjoignaient à descendre sur la plage en fin d’après midi. Leurs visages se superposaient, ils se démultipliaient tandis que la pensée de Charlotte Corday s’imposait à toi. Tu avais noté la date, le premier octobre 1930. Tu répétais alors « Je suis le spectre, le satyre de mes propres toiles » et ton profil encadrait le 53, quai Am Strom.


Tulla errait, elle s’éloignait sur la voie gélatino-argentique. Quand tu as découpé le cadre une fois de plus, tenace et persévérant, les ombres bleues se sont approchées, en rang serré, mine fatiguée,  poings et mâchoires crispés, dessinant une perspective glauque. Des marins dans la neige. Au trot ou au galop, les équidés dérangeaient l’ordre immuable des blés, ils culbutaient la pauvre marchande de saisons et ils terrorisaient le quidam. Ni les pompiers ni le capitaine Boer ne seraient intervenus. Toi, tu reculais, tu découpais le globe et réinventais la camera obscura. Des faces blanches témoignaient en bord de sente, préfigurant l’horreur nipponne de la terre fracassée et irradiée. Tulla demeurait calfeutrée, le sang s’était écoulé encore et encore, teignant les façades et les pupilles épouvantées.

 

La forêt a accouché de ses champignons et de ses cadavres. « Tulla, reviens ! ».

 

« Je suis le regardeur, le figé, le hiératique ».

 

Tu ne quittes plus ta chambre, tu l’habites, la cellule olivâtre carmin. Tu considères  Kristiania, elle  entre et marche précipitamment, elle s’assied et boit trop vite, elle se lève et abandonne, elle enlace le revenant et elle le meurtrit. Toi, le front sur le bois du lit, ton œil grand ouvert rampe au sol et flirte avec la mort.

 

Blêmes, des femmes en larmes laissent la place à Bletzy Rohn dont le crayon gras sur papier trace le souvenir érotique de toutes les illusions traversées. Elle soliloque « Je suis le pastel sculpté, ta tombe érigée » et encore « Ma chevelure de bronze pleure » et encore « « les diagonales strient mes seins et mon pubis foudroie ta couche ».

 

Tulla n’est pas revenue. Tu superposes, tu vibres, tu traces, les transparentes femmes obscurcissent ton œil rendu aveugle momentanément. Elles défilent, noires et blanches, élégantes face à ton objectif, devant un porche, derrière un mur, elles vont et viennent sous les feuillages et la ramure abstraite, survolant la maison sanguinolente, le jet d’eau et le kiosque à musique. Tu as revêtu ton gilet à boutons dorés, ton nœud lavallière est désuet et un galurin coiffe ta calvitie. Tu ne t’aimes pas. Les femmes t’aiment-elles ? Tu collectionnes les estampes et tu acquiers un Pathé Baby. Panique ! Le meunier et le ramoneur s’affrontent en une chorégraphie burlesque, toi tu es jaune, tu as chaud, tu culbutes et la bagarre prend de l’ampleur, les hôtes indésirables sont tous les assaillants de ta solitude. Comment rentrer à la maison ?

Grippé et regard retourné, errant à la nuit, tu as délaissé le chapeau au sang coagulé et le paletot dramatique, tu endosses les troncs et les batailles, l’horloge muette et les oiseaux éviscérés. Ton ombre et ton halo conspirent à l’aube de la capitulation. Dr Jekyll et Mr Hyde.

 

par Catherine Robert

 

 

 

Ecriture / Edvard Munch 

 Exposition au Centre Pompidou


affiche_em.jpg

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 11:04

Je suis né devant cette femme, Maria Meissner. Elle s’enracinait au cœur de la trame de ma toile.

Je ne pouvais la prendre. Je la croquais. Le geste fébrile prétexte de caresses furtives sur son corps figé. Elle m’attendra longtemps. Je n’ai qu’entrouvert les délices de l’enfer.

Hors de la chambre, je la voulais encore nue. Je l’encageais dans mon « Pathé baby ». Retraite à l’abri des fureurs de mon désir.

Je me riais des jeunes filles sur le pont, à la puberté bégayante. Loin de moi  l’enfant malade, victime consentante. Dans le silence vibrant de nos attentes, je lui offrais quelque homme à boire. La chevelure en feu meurtrissait ses épaules trop tendres.  J’ai arraché le graphite de mes crayons pour suivre la ligne de ses hanches.

Elle a tenté l’effacement. Je l’ai érigée en bronze.

Je mourrai avec cette femme, Maria Meissner. Ma tombe sera son trône

 

par Claudine Dozoul

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